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Le ministre de l'agriculture à l'APCA Didier Guillaume se pose en « bouclier » contre « l'agribashing »

Didier Guillaume, le ministre de l'agriculture, à côté de Claude Cochonneau, président de l'APCA, à l'issue d'une rencontre avec les élus des chambres d'agriculture jeudi 29 novembre 2018. (©Terre-net Média)

Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume s'est posé, jeudi 29 novembre, en « bouclier face à l'agribashing » et a estimé que la plupart des exploitations recensées par Greenpeace dans une cartographie publiée lundi n'étaient « pas des fermes-usines », contrairement à ce qu'affirme l'ONG. Pendant sa rencontre avec les représentants des chambres d'agriculture, « l'agribashing » a été le premier sujet d'échanges. Le ministre a par ailleurs soutenu l'initiative élyséenne www.glyphosate.gouv.fr, qui suscite de nombreuses critiques de la part d'agriculteurs et élus professionnels.

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Didier Guillaume, le ministre de l'agriculture, à côté de Claude Cochonneau, président de l'APCA, à l'issue d'une rencontre avec les élus des chambres d'agriculture jeudi 29 novembre 2018. (©Terre-net Média)

 

« Je leur ai dit que je voulais être le bouclier face à l'agribashing », a déclaré le ministre, après avoir discuté longuement avec les présidents de chambres d'agriculture, qui l'avaient invité lors d'une session à Paris jeudi 29 novembre 2018.

« Le premier sujet abordé a été celui de l'agribashing, c'est ce que j'ai ressenti le plus, c'est ce que j'entends et que je perçois chaque fois que je vais sur le terrain », a souligné le ministre.

Interrogé sur l'initiative de Greenpeace, qui a publié lundi une cartographie recensant selon l'ONG quelque 4 400 fermes-usines en France, le ministre s'est montré très critique.

« Moi, je suis pour une agriculture de petites exploitations, une agriculture familiale, je ne suis pas pour les fermes-usines, mais ce qui est montré du doigt malheureusement, ce ne sont pas des fermes-usines, pour la plupart », a-t-il estimé. « Quand dans une exploitation, il peut y avoir cent têtes de bétail, mais six associés, ce n'est pas une ferme-usine. »

« Le jour où j'aurai à dénoncer des pratiques agricoles qui ne seront pas conformes à la volonté de notre pays, je le ferai sans aucun problème, mais je veux être juste, c'est dommage qu'il y ait ces cartes, c'est dommage qu'on montre du doigt des exploitations qui ne sont pas des fermes-usines », a insisté Didier Guillaume.

La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, avait interpellé lundi sur Twitter le gouvernement, demandant notamment à Didier Guillaume de « dénoncer » les pratiques de Greenpeace, lesquelles s'apparentent selon elle à « la délation et la calomnie ».

De son côté, la Confédération paysanne avait déploré une « caricature » de la réalité des fermes-usines en France, soulignant notamment qu'« une ferme importante en nombre d'animaux est classée ICPE mais n'est pas pour autant une ferme-usine ».

« Le site www.glyphosate.gouv.fr, je n'en pense que du bien »

Didier Guillaume s'est également fait interrogé par les élus des chambres d'agriculture sur le site www.glyphosate.gouv.fr, l'initiative élyséenne très critiquée par de nombreux agriculteurs et élus professionnels. « Je n'en pense que du bien » a rétorqué le ministre. « C'est une démarche qu'il faut voir positive. Sur notre stratégie de sortie du glyphosate, nous ne lâcherons rien », a insisté le ministre.« Avec cette plateforme, faisons la démonstration que les choses avancent.  »

« On n'a pas vocation à être d'accord sur tout », a répondu Claude Cochonneau, président de l'APCA, relayant ainsi les critiques faites au ministre par certains présidents de chambres d'agriculture. « Le moment est mal choisi », a-t-il commenté.

 

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